Des Suédois à La Chenalotte

Le grand conflit de la Guerre de Trente Ans débute en 1618 et la France cherche à se désenclaver des territoires tenus par les Habsbourg notamment la Franche-Comté. La guerre de Dix ans est l’épisode comtois de cette guerre. C’est en 1634 que la Franche-Comté est prise dans cette tourmente.

A la mort du roi de Suède en 1632, Bernhard de Saxe-Weimar (photo) avait pris le commandement de l’armée suédoise. Mais écarté en 1634 suite à une défaite, il rentre au service de la France par le traité de Saint-Germain-en-Laye le 26 octobre 1635 avec ses seize régiments de cavalerie. Richelieu lui donne l’ordre « d’envahir, de conquérir au nom de la France » toute la Franche-Comté. En 1639, à la tête de son armée de soldats recrutés en Allemagne, communément appelés « Suédois », Weimar descend d’Alsace pille et dévaste tout sur son passage. Ce sont ces bandes mi-suédoises, mi-allemandes du colonel Ohem, officier de Bernard qui achevèrent la ruine de La Chenalotte le 14 janvier 1639 à l’exception toutefois de l’église dont la construction venait de s’achever (après qu’en 1636 deux régiments allemands du marquis de Graux logèrent dans le village et le détruisirent avant leur départ). Elles iront ensuite piller Morteau et Montbenoit.

Le duc meurt le 18 juillet 1639 à Brisach. En 1644, par suite d’un traité particulier conclu avec Mazarin, le successeur de Richelieu, la France s’engage à faire cesser les hostilités en Franche-Comté. Moyennant 40 000 écus, la Franche-Comté rentre dans sa neutralité.

Conséquences de la guerre de dix ans

Après la guerre de Dix ans, la situation est apocalyptique. La guerre mais aussi la peste et la famine ont ruiné la Franche-Comté. Toute l’économie et la démographie de La Franche Comté se trouvent bouleversées. L’agriculture doit repartir à zéro : le bétail est mort, les labours et les semailles n’ont pas été faits. La perte démographique est également très importante. Le recensement de 1614 donnait une population voisinant entre 405 000 et 410 000 personnes ; celui de 1657 indique qu’il y avait environ 215000 habitants en Franche-Comté.

Pour La Chenalotte, en 1593, 29 feux et 164 habitants étaient recensés. En 1614, le nombre de feux était stable mais en 1657 il diminue et passe à 27  et à 122 habitants dont voici la liste :

  • François Petit dit Philibert ; sa femme ; 5 enfants (7)
  • Noël Gaume ; sa femme ; 3 enfants (5)
  • Antoine Petit-Philibert ; sa femme ; 2 enfants (5)
  • Hugues Febvrier-Pichet, sa femme ; 2 enfants (4)
  • François Petit-Daugeut ; sa femme ; 4 enfants (6)
  • Noël Petit-Daguet ; sa femme ; 3 enfants (5)
  • Antoine Petit-Grandspierre ; sa femme ; 4 enfants (6)
  • Jean Petit-Bourgois ; sa femme ; 5 enfants (7)
  • Jeanne Cheval ; 2 enfants (3)
  • Pierre Cheval ; sa femme ; 1 enfant (2)
  • Guillaume et François Petit, sœurs (3)
  • Pierre Perrot-Jantey ; sa femme ; 2 enfants (4)
  • Blaise Cheval ; Jean et Hugues Petit, ses fils ; leurs femmes ; 1 frère ; 1 sœur ; 1 enfant (8)
  • Pierre Petit ; sa femme ; 4 enfants (6)
  • Pierre Billoz ; sa femme ; 4 enfants (6)
  • Louys Cheval ; sa femme ; 1 enfant (3)
  • Bénigne Billot (1)
  • Claude et Françoise Petit, sœurs (2)
  • François Petit des Cornays ; sa femme ; 5 enfants (7)
  • Jean Estevenot ; sa femme ; 1 enfant (3)

Étrangers

  • Claude Courtot ; Jean Courtot, son frère ; sa femme ; 3 enfants (6)
  • Claude Guillemin ; sa femme ; 5 enfants (7)
  • Estienne Binestruy ; sa femme ; 1 enfant ; sa mère (4)
  • Jacques Roignon ; sa femme ; 4 enfants (6)
  • Nicole Petit ; 1 fille (2)
  • Claude Febvrier dit PetitJean ; 1 sœur (2)