La Chenalotte dans la presse ancienne

De très nombreux projets de numérisation de la presse sont en cours dans les bibliothèques et les archives…Parmi la masse considérable d’articles disponibles en ligne, certains parlent de La Chenalotte.

Le Censeur : journal de Lyon, politique, industriel et littéraire, N°2470, dimanche 13 novembre 1842

«Tandis que nous jouissons à Pontarlier d’un ciel pur et d’une  température assez douce depuis lundi, et que la ville et la plaine sont totalement dégagées de neige, nous apprenons que les Montagnes environnantes subissent déjà l’hiver dans toute sa rigueur avec quelques uns des malheurs qui en sont la triste conséquence. En plusieurs endroits il y a
plus d’un pied de neige. Voici un accident que nous avons à signaler ; Puisse sa connaissance rendre plus prudents nos courageux montagnards et prévenir d’autres malheurs !

Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 octobre, à 9heures  du soir, le nommé Châlon, âgé d’environ 30 ans, domestique chez le sieur Guillemin, au Noël-Cerneux, partit avec un cheval et une voiture pour La Chenalotte, pays distant d’une demi-lieue. Dans l’obscurité de la nuit, par le temps affreux qu’il faisait, ce malheureux s’égara quoiqu’il connut parfaitement les chemins. On a remarqué les chemins. On a remarqué par l’empreinte des roues qu’il avait fait des trajets inconcevables pour venir auprès d’une maison dans laquelle sans doute il espérait trouver du secours ; mais elle était inhabitée. Le lendemain matin, on l’a trouvé raide mort de froid à côté de la voiture.

Il est notoire que cet homme ne s’était livré à aucun excès de boisson.

L’ami du peuple, 12 juin 1881

Un orage qui a éclaté vendredi après-midi a laissé des traces de son passage dans la contrée des Brenets. A La Chenalotte, village situé à proximité de la frontière suisse dans le département du Doubs, trois hommes étaient occupés dans la forêt ; l’un deux s’éloigna pour quelques instants et lorsqu’il revint, trouva ses deux camarades gisant à terre ; ils avaient été frappés par la foudre, l’un deux a été foudroyé instantanément et l’on désespère de sauver l’autre qui est dans un état lamentable.

Voici un article trouvé dans le « Petit-Comtois » du lundi 09 janvier 1888 (no 6821), dans la rubrique « chronique régionale – Doubs ». Cet article n’est pas signé.

Titre : La Chenalotte : actes de brutalité

Jeudi [5 janvier 1888],  M. V. M., de Morteau, se faisait con­duire à Maîche par le garçon cocher de M. Mesnier, le nommé W., dit Blanc. Le soir, au retour, entre le Russey et la Chenalotte, il a fallu dépasser le traîneau d’un nommé C, qui avait probablement, à la foire du Russey, cultivé la dive bouteille et dormait fort bien sans lanterne. Quelques mots insignifiants furent échan­gés et l’on passa. Mais à la Chenalotte, nos Mortuaciens sont rejoints à l’auberge Deleule par C. Celui-ci, en fureur d’avoir été dépassé, prend à partie le cocher W. et le bouscule. W., sans le frapper, lui fait voir et sentir qu’il ne serait pas le maître. C, alors de s’écrier : « Tu t’en repentiras, tu ne reverras pas Morteau. » Ici commence le drame. C sort et va appeler ses  fils, qui, déjà, sont au lit. Il revient avec ceux-ci qui, préa­lablement, se sont armés de triques, et, leur montrant W., leur dit : « C’est celui-là qu’il faut tuer». En une seconde, le malheureux W., pris à l’improviste, se trouve littéralement abattu au milieu du plancher. Son voyageur, M. V., veut s’interposer ; il  est aussitôt renversé et perdit immédiatement toute connaissance. Tout cela s’est passé si promptement que les quelques assistants n’ont pas eu le temps d’intervenir assez vite. Détail piquant et qui mérite d’être signalé. Alors que ces rustres secouaient M. V., le cocher W. fait quelques mouvements. C., s’en apercevant, de s’écrier ; « Y n’ô pas mou, et faut l’essevir. » (Il n’est pas mort, il faut l’achever). Et, de fait, si on les eût laissé faire, c’en était fini du pauvre W. De pareils actes ne  peuvent être commis que par de véritables brutes. Nous  croyons savoir que procès verbal a été dressé et que ni M. V., ni le patron de W., M. Mesnier, ne  veulent laisser l’affaire tranquille. W., ramené  à Morteau dans un état pitoyable, est l’objet des soins du médecin, qui ne peut encore se prononcer d’une manière définitive, mais qui conclut sans aggravation imprévue, à un minimum de vingt jours d’incapacité de travail.

Le Pontissalien, le 11 septembre 1910  – Accident sur la ligne Morteau – Maîche

Vendredi de la semaine dernière, au moment ou le train du tram arrivent à midi pénétrait dans l’une des tranchées vers La Chenalotte, une vache fourvoyée se précipité sur la voie. Malgré tous les efforts du mécanicien pour éviter un accident, l’animal fut violemment heurté par la machine et mis en piteux état. Quelques marchepieds de wagons ont souffert du choc et le train a subi un regard assez long. Le propriétaire de la vache a été obligé de la tuer. Cet accident lui cause une perle sensible.

L’impartial 05 juin 1883

Frontière française-. — (Corresp>.) — Chronique de la semaine dernière. — Lundi dernier on a constaté aux Pargots, commune du Lac ou Villers, au domicile de Madame veuve Villemin, un vol de linge d’une valeur de 83 fr. Un second vol de même nature a eu lieu à la Chenalotte. L’auteur de ce dernier vol est un colporteur qui venait de-Suisse, nommé Wosahla, Michel, âgé de 53 ans, d’origine hongroise La gendarmerie de Morteau l’a arrêté cette semaine en flagrant délit de vol d’effets d’habillement. ll portait sur lui deux croix en or pareilles à celles que les dames portent à leur cou ainsi que plusieurs pierres de strass, objets dont il ne put expliquer la provenance qu’il a probablement volés.

L’impartial, le 16 septembre 1884

Le 11 courant à trois heures du soir, on a retiré du Doubs, au lieu, dit Sobez, commune du Lac-ou-Villers, le cadavre du sieur Guillemin, Adolphe, âgé de quarante ans, né à La Chenalotte. Cet homme exerçait l’état de charpentier et n’avait pas de domicile fixe. La mort parait avoir été purement accidentelle.

L’impartial, le 24 mars 1886

La Chenalotte – Le nommé Chevalier, Justin, âgé de 28 ans, célibataire, fabricant de chaises à La Chenalotte a été trouvé pendu à un arbre dans la forêt du Barboux. Depuis quelques temps, Chevalier ne travaillait plus et s’adonnait à la boisson. Sans aucune ressource, voyant venir la misère, il a pris la funeste résolution d’en finir avec l’existence.

Le Pontissalien, le 20 juillet 1890 – Jugements correctionnels

Prétôt Benjamin, 59 ans, maçon à La Chenalotte, outrage à commandant de la force publique et ivresse, 6  jours et 5 Fr. d’amende.

 « La sentinelle » du 06 octobre 1931

L’auteur de l’article fait cette description du village : « …La Chenalotte ! Hameau détaché de cette solitude, ou se coudoient de bizarre façon le progrès, concrétisé par la gare et le passé avec les vieux toits gris« .

Lire l’article

Le Pontissalien du 23 mai 1920, la fête du village

 « La fête de la Chenalotte. — Ceux de La Chenalotte, nés malins, imaginèrent de reporter leur fête patronale le jour de la Pentecôte. Comme ça ils sont sûrs d’avoir beaucoup de monde ! Un public du Villers, composé principalement d’horlogers, ces taillables à merci, leur est très fidèle.  Cette année, selon l’usage, de bonne heure après midi, les groupes amusés de filles et de garçons grimpèrent la côte et s’en allèrent, par le sentier à peine marqué de la  montagne, pour dévaler ensuite, troublant les grands troupeaux de vaches, jusqu’au petit village de la bonne limonade. Part réservée à quelques mortuassiens venus qui en auto, qui à bicyclettes, c’est au demeurant le Villers seul qui mène la réjouissance : orchestre, danseurs, consommateurs, tous Villèriers. Ça n’en est pas moins très animé !

Aussi, au matin du jour suivant, une question croise la rue : «Êtes-vous allé à la fête de La Chenalotte ?

— Non, répond cette fois la jeune fille

interpellée. Qu’y serais-je allée faire ? Quoi voir ? » Et en effet, quoi voir? Quoi faire ? au monde ; boire de la limonade en mangeant du gâteau traditionnel ; prendre de bons « quatre heures». Banales choses que cela !

Pourtant les pèlerins en sont trop zélés !
J’ai été au « revirot ». Tout le monde sait que le « revirot » est le lendemain de la fête. Il y avait encore pas mal de retardataires. La grande et rustique pelouse, devant l’église qui constitue la place du village (place et pâturage en même temps) paraissait désaffectée de livrer passage aux allées et venues des jeunes personnes endimanchées de blanc, lesquelles la profanaient parfois de leurs ferrailleuses bécanes poussées à la main. « Que d’hirondelles sur nos portes ! Observe un loustic indigène. Que n’ai-je maintenant vingt ans de moins !»

Mais n’est-ce pas la seule parure de fête, oh ! champêtre et sommeillante Chenalotte ?

A l’auberge D. qui est aussi une fabrique de limonade, un orchestre tente, par boutade, de réveiller l’ardeur gambadeuse des danseurs. Laissons les rares couples du bal s’agiter en cadence et arrêtons-nous dans la salle du bas pour y déguster la fameuse limonade. Il fait chaud dans ce patelin sans arbre, bordé d’une forêt ! Pendant que nous nous désaltérons, nous observons ce public facile, amateur de fêtes sans fête. Parmi, je reconnais les deux inséparables X… qui vont et viennent comme des âmes en peine, cherchant je ne sais quoi qui ne serait plus. Ils sont de ma génération, et leur jeunesse envolée a pu laisser ici, ou ailleurs, quelque bribe de leur passé sentimental. Je leur trouve un air dérouté ; n’en tiendrait-il qu’à moi ? Hélas, mes amis, les ombres que vous poursuivez ne sont plus là. Vôtre inquiétude est vaine. Un souffle vers la ville, a pu les emporter. Consolez-vous, la fleur du souvenir les remplace avec avantage. Maintenant c’est fini. La musique et l’éclat des voix se sont tues pour un an. A cette heure, j’en suis sûr, la Chenalotte épanouie a repris toute sa placidité coutumière ». B-M

Le Journal de Pontarlier, le 06 septembre 1930 – collision

Dans l’après-midi du 31 août, route du Pissoux, la camionnette de livraison de M. René Girardot, maraîcher au Villers, est entrée en collision avec celle de M. Deleule, limonadier à La Chenalotte. M. Girardot a été blessé superficiellement à un bras et les deux voitures ont subi d’assez sérieuses avaries.

Le Jura, 14 septembre 1933

Frontière – Montbéliard – M. Vuillaume Gustave, originaire de La Chenalotte, aveugle de naissance et hospitalisé à Flangebouche, était revenu ces jours derniers passer quelques jours dans la commune, chez une personne charitable. Or, mercredi, étant tombé d’une chaise, il expirait dans la nuit.

L’Impartial, le 24 mars 1958

Un piéton tué par une auto. Aveuglé par une bourrasque de neige, un jeune menuisier du Russey, M. Jean Mougin, 24 ans qui traversait en auto le village de La Chenalotte a renversé et mortellement blessé un piéton, M. Joseph Nappez, 53 ans, industriel horloger, domicilié à Charmauvillers et père de sept enfants.

Le journal de Pontarlier, 11 avril 1936

Le Russey – Accident mortel. – Un accident particulièrement grave s’est produit le samedi 04 courant sur la route nationale no 437, à 200m environ du village de La Chenalotte vers 19h30. En effet, M. Besançon, huissier à Pontarlier, 72, Grande Rue, qui conduisait son automobile, et M. Bobillier Constant, 31 ans, garçon boucher à Charquemont, qui pilotait sa motocyclette, sont entrés violemment en collision. Ce dernier roula sous l’automobile et fut dégagé par M. Besançon aidé d’amis et de passants, tandis que sa machine prenait feu. La face tuméfiée, une jambe brisée, et couvert de nombreuses blessures, le malheureux avait cessé de vivre ; il laisse une veuve et deux enfants que nous assurons de toute notre sympathie dans cette douloureuse épreuve.